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Sculpture du Dieu Rao |
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La statue anthropomorphique du Dieu « Rao » de l’île de Mangareva (archipel des Gambier) compte parmi les œuvres les plus remarquables de l’art polynésien, dont le culte est assimilé à la fertilité.
La statue aux attributs masculins, est sculptée dans un bois sacré de « miro » ou bois de rose pour sa teinte rosée (Thespesia populnea). D’une hauteur de plus d’un mètre sur 15 cm de large, la statue dont le visage sans expression ne comporte qu’une arrête centrale, est surmonté d’un chignon stylisé. Son corps aux proportions normales, dispose de bras à la géométrie particulière pouvant rappeler les pirogues doubles polynésiennes et servant peut-être de reposoir pour soutenir le tapa qui habillait la sculpture, ou d’autres parures, lors de son exposition cérémonielle.
Le bois de rose, était très prisé des sculpteurs, autant pour sa qualité de finesse que pour sa valeur symbolique dans la culture polynésienne, réservé aux prêtres et grands chefs.
Rao figurait parmi les onze objets envoyés par le père Caret au siège de la congrégation des Sacré-Cœur de Jésus et de Marie (ou congrégation de Picpus) en 1836. Rescapés de l’autodafé organisé sur l’île, ils servirent de « preuve » de la conversion des insulaires au christianisme et leur rejet de « l’idolâtrie ». La sculpture fut un temps conservé au musée de Marine du Louvre, avant son transfert au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. Elle intégra ensuite les collections du musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, puis celles du musée du quai Branly – Jacques Chirac. Elle est présentée au public au Pavillon des Sessions au musée du Louvre, avec d’autres chefs-d’œuvre de cette collection.
Le Dieu Rao était particulièrement invoqué lors des cérémonies de plantation du ranga ou rega (curcuma longa, re’a Tahiti), plante de la famille des Zingibéracées. Sa racine très prisée peut atteindre 15 cm de long et 2 cm de diamètre, a une odeur aromatique et un goût piquant similaire à celui du gingembre.
En Polynésie, cette plante a toujours eu des propriétés considérées comme sacrées souvent liées à la fertilité de la terre; elle était utilisée lors des rites menés par des prêtres, appelés taura-rega. Ces derniers conduisaient les cérémonies offertes au moment de sa mise en culture mais aussi de la cuisson de ses racines.
Le Curcuma longa dont le pigment jaune, servait également de teinture pour les étoffes de tapa portés par les jeunes gens lors de rites de passages. Ces jeunes hommes et femmes étaient enduis d’une base de colorant de cette plante et devenaient ainsi tabu.
Fare Rata, la Poste de Polynésie française est heureuse de vous faire découvrir cet objet ambassadeur, rare témoin de la richesse culturelle de l’archipel des Gambier.
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